"Malmenés" par un gouvernement qui "veut tout privatiser", infirmiers, postiers ou enseignants ont manifesté dans une rare unité syndicale mardi pour défendre leur statut et les services publics, lors de leur troisième journée de mobilisation depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
Le fonctionnement des écoles et collèges était perturbé, de même que l’accueil dans les crèches, des avions étaient cloués au sol et des coupures de courant étaient annoncées.
Le ministère de l’Intérieur a compté 139 000 manifestants en France, contre 323 000 le 22 mars et 209 000 le 10 octobre, date de la première journée d’action à l’appel des neuf syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA).
"La détermination ne faiblit pas", a écrit de son côté la CGT, se félicitant de "centaines de milliers de manifestants" et de taux de grévistes "au moins équivalents à ceux du 22 mars".
A Paris, 16 400 personnes ont pris part au défilé, d’après le comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont "Sud Ouest". Ils étaient 50 000 selon FO et 30 000 selon la CGT Fonction publique.
Le cortège, auquel de nombreux étudiants ont pris part, s’est dispersé dans le calme sur la place de la Nation, où des manifestants ont brûlé une effigie d’Emmanuel Macron. Auparavant, les forces de l’ordre avaient procédé à 20 interpellations après de brèves échauffourées avec un groupe de quelque 200 manifestants cagoulés, en marge du cortège. "8 personnes dont 2 membres des forces de l’ordre ont été blessées légèrement lors de la manifestation", selon la préfecture de police.
A Marseille, facteurs, enseignants et retraités ont manifesté dans la matinée, de même qu’à Lyon, où ils étaient 4500 selon la police. Souvent rejoints par des étudiants, lycéens ou cheminots, les fonctionnaires étaient 4300 à Nantes, 2700 à Caen, ou encore 2800 à Rennes.
Dans la région, ils étaient 3100 à Bordeaux, près de 2000 à Pau, 1300 à Périgueux, plus de 1000 à La Rochelle et à Bayonne, 900 à Angoulême, 800 à Mont-de-Marsan, et 500 à Agen, selon les autorités.
Gironde : plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté à Bordeaux ce mardi